Le sondage de juillet : voici les résultats !
Ce sondage, lancé dans le cadre de l’Infolettre de l’été, avait pour but d’illustrer l’atelier que nous avons animé lors des JDE à Dunkerque. Cet atelier portait sur la perception des membres et anciens membres du Réseau coopératif d’EELV s’agissant de leur appartenance à un mouvement archi-dominé par le Parti politique.
https://framaforms.org/questionnaire-de-la-cooperative-eelv-1501232262
En plus de ma propre analyse, vous trouverez les premiers commentaires provenant de personnes du CNARC qui en ont eu la primeur. N’hésitez pas à commenter vous aussi cette analyse sur notre site www.coop.eelv.fr. Nous en tiendrons compte au cours de la phase de réflexion en cours sur l’évolution de l’écologie politique en France.
Le faible nombre de réponses (51) ne permettant pas de déboucher sur une vision fiable. Il faut donc interpréter ces résultats comme un retour de la part des coopérateurs et coopératrices les plus motivés.
Qui a répondu ?
En première analyse, les réponses viennent majoritairement de coopérateurs et coopératrices de la génération des baby-boomers ayant rejoint la coopérative de 2010 à 2012. Très peu de jeunes et de femmes ont répondu.
Une durée moyenne de cotisation entre trois et quatre années montre qu’ils sont plutôt fidèles.
La Coopérative est pour eux principalement un lieu de réflexion(31), et non pas d’actions (9), ni de rencontre (7). Ceci est à modérer, car seules les régions structurées, actuellement PACA, Bretagne et Ile de France, mènent ou ont mené des actions et organisé des rencontres.
Quelles sont leurs attentes ?
La Coopérative devrait, selon ceux qui ont répondu, en priorité (en % des personnes qui se sont exprimées)
– Réconcilier les citoyens avec la politique (85%)
– Créer des lieux de rencontre (76%)
– Démontrer la viabilité d’une structure coopérative en politique (71%)
– Nourrir les militants des réalités de terrain (69%)
– Sensibiliser les citoyens à la complexité des choix démocratiques (66%)
– Lutter contre la défiance de la majorité des citoyens vis-à-vis de la politique (65%)
– En termes de communication, pour ceux qui ont répondu :
– les relations qu’ils entretiennent avec le Mouvement EELV sont mauvaises ou médiocres (49%)
– la coopérative est mal perçue dans le mouvement EELV (70%)
– la coopérative est mal perçue dans la société (84%)
– la coopérative n’est pas connue en dehors d’EELV (95%)
– l’originalité de la coopérative n’est pas suffisamment communiquée en interne d’EELV (71%)
– l’originalité de la coopérative est encore moins communiquée en externe d’EELV (84%)
– l’articulation entre les actions du parti et celles de la coopérative est inexistante ou occasionnelle (88%)
Concernant les actions à privilégier, le hit parade des 10 les plus souvent déclarées comme importantes, parmi celles que nous avions proposées, se décline ainsi :
– Transition énergétique (90%)
– Protection de la planète (81%)
– Pollution des océans (81%)
– Eau bien commun (78%)
– Solidarité (74%)
– Nucléaire (73%)
– Pesticides (72%)
– Gaz de schiste (67%)
– Alimentation circuit court (57%)
– Transparence (56%)
On sait bien sûr que la manière de poser les questions oriente les réponses. Mais les sondés pouvaient compléter et proposer d’autres actions à figurer dans leur propre hit parade.
Quelques réflexions sur se sondage
Un retour d’analyse de Patrick, coopérateur Poitou-Charentes
Il faut communiquer à l’extérieur pour que le rôle de la Coopérative, qui colle parfaitement aux attentes démocratiques d’aujourd’hui, soit perçu et compris. Noter à ce propos que la Coopérative est inconnue du grand public, donc « non perçue » et non pas « mal perçue » comme l’indique la réponse à l’une des questions. Communiquer mais comment sans un(e) référent(e) charismatique sachant que le Parti ne joue pas un rôle équitable de ce point de vue et que les médias considèrent que la Coopérative n’est pas un sujet attractif ?
Au plan du contenu général, j’apprécie que la réflexion soit plébiscitée aux côtés de l’action, car je l’ai toujours considéré ainsi. Cela correspond précisément au rôle que Dany avait assigné à la Coopérative. Cela milite pour une participation massive aux commissions thématiques (cf. en particulier la commission post-croissance) et une amplification du rôle de l’Agora qui doit dynamiser des actions et réflexions communes.
Au plan du contenu spécifique, la position du thème « solidarité » juste devant le thème « nucléaire » est importante, car symptomatique du glissement de l’écologie militante originelle vers la social-écologie (retour d’André Gorz, thèses récentes l’Eloi Laurent, etc.). Cette social-écologie est la meilleure garantie d’une percée de l’écologie politique dans la société.
Je me suis recentré sur une série de conférences dans des associations environnementales (dont une sur l’agro-écologie dans la Creuse en septembre) et c’est un vrai sujet. Le scénario d’une coopérative ouverte sur l’ensemble des partis autour d’une plate-forme social-écologique commune?
Une autre réflexion à chaud de Cécile, coopératrice PACA, avec des nuances apportées depuis.
Je ne partage pas l’enthousiasme de Patrick pour l’Agora (mais la participation non négligeable de membres du Parti à la réunion de septembre pourrait me faire changer d’avis, à condition que les Coopérateurs soient eux-mêmes plus nombreux à assister à ses réunions). J’ai également des doutes quant à notre capacité à communiquer, serait-ce grâce à un leader charismatique. Il faudrait avoir quelque chose à communiquer. Pour cela, il faut, selon moi, des actions. Or, la nécessité de celles-ci n’est pas retenue comme prioritaire par les sondés ! Dans le même temps et paradoxalement, les mêmes sondés répondent massivement (jusqu’à 90 %) à la question sur les actions à privilégier ! Cela démontre, une fois de plus, que la prudence s’impose dans l’interprétation d’un sondage.
Une réflexion de Denis, coopérateur IDF
La Coopérative est totalement inconnue des citoyens à qui elle était destinée, c’est-à-dire tous ces militants écologistes qui sont en accord avec la Charte mondiale des verts, mais qui ne veulent pas s’encarter dans un parti. Le Mouvement EELV n’a pas su les attirer, que ce soit au niveau local, où les réseaux locaux, structure de base du Mouvement, n’ont jamais été opérationnels, ou bien au niveau national, où l’Agora et son groupe d’animation, n’ont encore que peu d’audience auprès du Bureau exécutif du parti. Seules les coopératives régionales ont pu montrer ce que la Coopérative pourrait apporter dans l’ouverture du Mouvement au « peuple écologiste ».
Denis Guenneau
Coopérateur EELV
Île-de-France
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