Créons une grande Fédération de la social-écologie!
Deux constats s’imposent dans le fonctionnement politique actuel:
– Le besoin d’affirmation des courants tue les partis. LR et le FN viennent de le prouver. EE-LV également qui ne s’est jamais remis de la fusion entre les Verts et Europe Ecologie. C’est l’astuce initiale d’Emmanuel Macron de l’avoir compris et d’avoir créé une large dynamique politique en dehors des partis. Il s’avère beaucoup moins crédible sur le contenu;
– Le mode « parti » est inadapté à la culture démocratique ambiante. C’est le pari de Jean-Luc Mélenchon de s’être appuyé sur « les forces citoyennes » pour créer le mouvement FI. Il l’a malheureusement fait sur un mode trop souverainiste et « caporaliste ».
Le mouvement EE-LV, qui entreprend sa refondation à travers les Assises de l’écologie, devrait longuement ruminer ces deux enseignements. Ses profondes divergences internes et leur expression systématique ont anéanti ce qui aurait dû être son « coeur de métier »: aider la multitude des initiatives citoyennes en faveur de l’écologie à couvrir progressivement tous les territoires, à « faire système ». L’erreur fondamentale de ces Assises serait de raisonner ces divergences en termes purement institutionnels, de se contenter de changer les règles et les modes d’expression des courants: on ne vient pas à bout de divergences idéologiques par un simple changement du mode d’organisation!
La solution est autre: créer une grande Fédération de la social-écologie autour des militants « rescapés » d’EE-LV, de la coopérative EE-LV, de Génération.S, des partis signataires de la Charte mondiale des verts, des associations environnementales et mouvements sociaux désireux d’une perspective politique large, solidaire et démocratique. Cette Fédération assurerait un contre-pouvoir face à un gouvernement écolo-sceptique, parfois même écolo-phobe et dont la sensibilité sociale reste à prouver. Elle combattrait les lobbies productivistes, s’amplifierait via les réseaux européens, diffuserait l’écologie dans la société. Jusqu’à ce qu’enfin, on puisse se faire élire sur un programme rigoureusement social-écologique.
Patrick Salez,
Coopérateur EELV
Poitou-Charentes
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